Césaire Aimé, la Voix des opprimés.

28 octobre 2013

Césaire Aimé, la Voix des opprimés.

Dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire, l’Alliance Franco-Camerounaise (AFC) de Dschang a organisé une conférence sur la vie et l’œuvre d’Aimé Césaire. Je me propose dans ce billet, non pas de faire le compte rendu de la conférence, mais de présenter Aimé Césaire comme la voix des opprimés  sur les plans intellectuel et politique.

Aimé Césaire. Crédit photo: touscreoles.fr
Aimé Césaire. Crédit photo: touscreoles.fr

Aimé césaire est né en 1913, au mois de juin. Il arrive en France en 1931. Bénéficiant d’une bourse du gouvernement français, il fait ses classes au lycée Louis Le Grand où il rencontre Léopold Sédar Senghor. Cette rencontre ainsi qu’avec d’autres étudiants africains en France lui permit d’entrer en contact avec la partie refoulée de son identité martiniquaise à savoir l’identité africaine.  Il est alors imprégné de la réalité africaine marquée par la négation de l’identité liée au racisme, produit de l’idéologie colonialiste. En réaction à cette idéologie, il forge avec Senghor le concept de négritude en 1935. Concept à la fois politique et culturel autour duquel se bâtit tout son combat anticolonialiste. Il a si bien traduit cela dans un de ses textes les plus aboutis intitulés Discours sur le Colonialisme paru en 1950. Il y présente le colonialisme comme la « honte du XXème siècle ». Car, il impose un rapport de domination entre les Hommes supposés être libres et égaux en droit et en devoir. Ensuite, il rend certaines civilisations moribondes dès lors qu’il les pousse à ne plus respecter leurs principes. Cette action débutée dans Cahier d’un Retour au pays Natal se poursuivit également dans des revues qu’il créa ou qu’il contribua à créer. En 1941, il crée la revue culturelle Tropiques avant de participer à la création de la revue présence Africaine aux cotés d’Alioune Diop en 1947. Mais, cette revue se transforma par la suite en maison d’édition.

Comme pour joindre les paroles aux actes, Césaire s’engagea en politique après la deuxième guerre mondiale au sein du parti communiste. Il est ainsi élu Maire de Fort de France en 1945 et jusqu’en 2002. Et député de la Martinique de 1945 jusqu’en 1993. Même si son escale politique n’a pas connu le même succès que dans le domaine intellectuel du fait notamment de la départementalisation de la Martinique en 1946, il reste dans la mémoire collective comme la voix des opprimés, la voix des sans voix.

Quand bien même l’oppression via le colonialisme s’est achevée officiellement, Césaire est resté la voix des opprimés de la néocolonie mais aussi de la postcolonie. Il s’est opposé au néocolonialisme. C’est la raison pour laquelle, en 2005, il refuse de recevoir Nicolas Sarkozy. Ce dernier avait fait adopter en tant que ministre de l’intérieur  la même année la loi de février 2005 sur l’enseignement des effets positifs de la colonisation dans les écoles françaises.

Ce géant s’est éteint en Avril 2008. Il est entré au panthéon à paris la même année. L’aéroport de Fort de France Lamentin a été rebaptisé en Aéroport Martinique-Aimé Césaire.

Voix des opprimés, véritable modèle à travers son double parcours intellectuel et politique, Aimé Césaire doit, par la franchise et la pertinence de sa pensée, être un repère pour la jeunesse Africaine.

 NB: Nous utilisons Césaire Aimé qui veut dire selon nous que Césaire est Aimé pour saluer l’œuvre de ce géant ainsi que l’héritage qu’il laisse à la postérité. Il nous a été inspiré par le conférencier de l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang lors de la conférence de Vendredi dernier sur Aimé Césaire.

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