Deux ouvrages en hommage à un maître, Gabriel Kuitché Fonkou

11 juillet 2014

Deux ouvrages en hommage à un maître, Gabriel Kuitché Fonkou

Les professeurs Alain Cyr Pangop et Gabriel Kuitche Fonkou pendant la cérémonie de dédicace. Ulrich Tadajeu
Les professeurs Alain Cyr Pangop et Gabriel Kuitche Fonkou pendant la cérémonie de dédicace. Ulrich Tadajeu

Les professeurs Clément Dili Palaï et Alain Cyr Pangop sont les codirecteurs de ces essais dédicacés le 28 mai 2014, à l’Alliance franco-camerounaise de Dschang.

Deux essais collectifs scientifiques. L’un rend hommage à l’enseignant acharné de littérature orale qu’a été pendant longtemps, Gabriel Kuitché Fonkou. Publié chez l’Harmattan en  2013, il est intitulé : « Littérature orale africaine. Décryptage, reconstruction, canonisation (Mélanges offerts à Gabriel Kuitché Fonkou). Le deuxième est consacré entièrement à la vie de l’écrivain . Edité par CLE en 2013, il a pour titre : « La Création littéraire de Gabriel Kuitché Fonkou. Horizons critiques et décodages culturels ». Il s’agit de deux recueils d’articles scientifiques coordonnés par les professeurs Clément Dili Palaï  et Alain Cyr Pangop. Le premier est spécialiste de littérature orale et officie comme doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de l’université de Maroua ; le second est journaliste et enseignant de littérature africaine et de communication à la FLSH de l’université de Dschang. Ce 28 mai 2014, les deux publications ont été dédicacées à l’AFC de Dschang, en présence de Gabriel Kuitché Fonkou.

Les ouvrages sur Gabriel Kuitche Fonkou. Ulrich Tadajeu
Les ouvrages sur Gabriel Kuitche Fonkou. Ulrich Tadajeu

Le premier volume fait le point sur la littérature orale africaine, telle qu’elle est enseignée dans les universités et telle qu’elle est perçue dans les œuvres littéraires et cinématographiques de certains auteurs. Le deuxième titre décrypte, à travers des théories linguistiques, littéraires, anthropologiques et historiques, les productions de Gabriel Kuitché Fonkou. En plus des sept des huit universités d’Etat du Cameroun, les contributeurs de ces deux ouvrages viennent de la Côte-d’Ivoire, du Bénin, d’Afrique du Sud et de France. Certains ont été des étudiants du Pr Gabriel Kuitché Fonkou.

D’après le Pr Pangop, l’idée de ces mélanges est venue du fait qu’ayant bénéficié en tant que collaborateur de l’encadrement de « ce maître » au département d’études africaines de l’université de Dschang, il fallait lui rendre un hommage. Il fallait célébrer « de son vivant, celui-là qui a marqué de son empreinte, la vie scientifique camerounaise. L’abondance des contributions montre qu’il ne se préoccupait pas seulement de littérature orale, mais de littérature tout court ».

Réactions

« Vous m’avez pleuré de mon vivant », déclare le Pr Gabriel Kuitché Fonkou avec des larmes aux yeux. Il considère cela comme « le salaire moral différé de l’enseignant ». Et « si tout ce qui a été écrit et dit recèle quelques vérités, alors, je rends grâce au seigneur d’avoir fait tant de choses par ma modeste personne. Vous avez montré que vous m’observiez pendant que je dansais la danse de la vie ». Il regrette qu’aucun texte de ces deux ouvrages ne soit écrit en langue camerounaise, un de ses chevaux de bataille. Il offre ces mélanges « à la fille de Doumelong, mon épouse, qui pendant 42 ans a supporté mes frasques et mes fresques ».

Après une dizaine d’années dans l’enseignement secondaire, Gabriel Kuitché Fonkou est recruté à l’université de Yaoundé en 1982. En 1994, il est détaché à l’université de Dschang où il met en place le département d’études africaines. Il y initie plusieurs générations d’étudiants à la littérature orale, en leur enseignant cet art « pour qu’ils en vivent et non pour qu’ils passent le diplôme ». Doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines entre 1999 et 2003, il est nommé inspecteur général au ministère des Enseignements secondaires en 2007, un poste qu’il occupera jusqu’à son départ à la retraite, en 2010. Il dispense de temps en temps des cours en tant que professeur émérite.

En tant que créateur littéraire, le fils de Bamougoum né en 1947 a publié dans plusieurs genres, relevant aussi bien de la littérature orale qu’écrite : nouvelle, roman, poésie, chant. Son répertoire affiche les œuvres : Moi Taximan (l’Harmattan, 2001), Chants du cœur (SIL, 2003), Les Vins aigres (CLE, 2008), Voix de femmes (L’Harmattan, 2010) et Au pays de(s) intégré(s) (CLE, 2010) et L’enfant de l’eau (2013). Ses œuvres ont la particularité de faire un mélange de l’oralité et de littérature écrite et le situent entre la tradition et la modernité. Les Vins aigres sont  inscrits au programme de la classe de 4e. Quant à l’œuvre  Chants du cœur, elle est écrite en langue Ngembà et traduite en Français.

Hindrich ASSONGO – Ulrich TADAJEU

(West Regional News Agency)

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Commentaires

Bazou Batoula
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Bonne Initiative. Il faut qu'on travaille vraiment pour l'exploitation du potentiel.
Courage