Thomas Sankara, symbole de l’Afrique libre et unie
Depuis lundi dernier, une exposition sur le révolutionnaire burkinabè Thomas Sankara, assassiné le 15 octobre 1987 à la suite d’un coup d’Etat, se déroule sur le campus A de l’université de Dschang. Cette initiative de l’Association pour l’unité et le développement de l’Afrique (Auda) entre dans le cadre des activités commémoratives du 26e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara.
Quelques questions aideraient à comprendre l’exposition : qui était Thomas Sankara ? Qu’a-t-il fait ?
Pour répondre à ces questions, l’exposition présente la biographie, les œuvres, les discours, les photos et les phrases célèbres de l’homme intègre. Une remarque s’impose : la cohérence qu’il y a entre les discours et les actions. Bref, discours et actions se confondent. Thomas Sankara estimait d’ailleurs que « celui qui donne à manger dicte ses volontés ». Pour remédier à cela, il s’est fixé comme objectif de bien nourrir les Burkinabè et, en 4 années, il « a permis à son pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire ». Il s’est par ailleurs attelé à améliorer la qualité de la vie en rendant l’éducation accessible ainsi que les soins médicaux et le logement. Il affirmait à ce sujet : « L’eau potable, trois repas par jour, un dispensaire, une école et une simple charrue font partie d’un idéal de vie auquel des millions de Burkinabè n’ont pas encore accès. »
Cette politique était en conformité avec son idéologie antinéocoloniale face aux dérives observées 25 ans après les indépendances. Ses discours phares à l’ONU en 1984 et à l’OUA en 1987 sont exposés et précisent davantage cette idéologie panafricaniste et anti-impérialiste. Précisément, l’action de Sankara visait à rendre l’Afrique libre et unie : libre de l’impérialisme néocolonial et unie pour se développer. Ainsi, il reste et demeure pour la postérité un symbole d’espoir et une source d’inspiration, car « en 4 années, du 4 août 1983 au 15 octobre 1987, il est parvenu à faire comprendre aux Africains que la pauvreté n’est pas « une fatalité », mais qu’elle peut être gérée quand les dirigeants ont la volonté nécessaire de lutter contre ce fléau.
Nos dirigeants actuels s’inspirent-ils de Thomas Sankara ? Ont-ils la volonté nécessaire ? Ou sont-ils plus intéressés par leur ventre plutôt que par le devenir du peuple ? Quel héritage la jeunesse a-t-elle de cet homme qui a mené sa révolution, il faut le rappeler, alors qu’il n’avait pas encore 40 ans ?
L’Afrique n’est certes pas encore libre et unie. Mais Thomas Sankara, en tant que défenseur de cette liberté et unité, doit inspirer la jeunesse africaine en manque de repère.
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