Njoya, inventeur et créateur de civilisation

2 décembre 2013

Njoya, inventeur et créateur de civilisation

 

Dans ce billet, je rapporte le colloque international qui s’est tenu du 27 au 28 novembre dernier à l’Université de Yaoundé 1 dans la capitale politique du Cameroun, Yaoundé, sur Ibrahim Njoya, 17ème roi de la dynastie Bamoun. Il en ressort qu’à travers son œuvre multidimensionnelle, Njoya était un inventeur et créateur de civilisation. Il représente ainsi une source intarissable d’imagination pour la jeunesse africaine.

Le Roi Ibrahim Njoya. Crédit image: wikipedia.org
Le Roi Ibrahim Njoya. Crédit image: wikipedia.org

Du 27 au 28 Novembre dernier, s’est tenu sur le campus principal de l’Université de Yaoundé 1 un colloque international sur la « place de Njoya dans l’historiographie africaine et l’impact de sa contribution sur l’évolution de la civilisation Africaine ».

Après la cérémonie d’ouverture très courue le 27 Novembre, présidée par le Ministre camerounais de l’Enseignement Supérieur, le Professeur Jacques Fame Ndongo en la présence du sultan roi des Bamoun à l’amphi 700, les travaux de réflexion se sont poursuivis en plénière dans les panels.

Une vue de l'amphi 700 de l'Université de Yaoundé 1 lors de la cérémonie d'ouverture. Crédit image: Ulrich Tadajeu.
Une vue de l’amphi 700 de l’Université de Yaoundé 1 lors de la cérémonie d’ouverture. Crédit image: Ulrich Tadajeu.

34 communications ont été présentées dans plus de 4 panels. Ces panels étaient présidés par des éminents professeurs tels que Elikia M’Bokolo, Daniel Abwa ou encore Thierno Mouctar Bah. Chaque série de trois communications a été suivie par des discussions et des échanges. On a par ailleurs noté la présence de scientifiques de haut vol à l’instar du Professeur Joseph Owona qui était le premier intervenant et Théophile Obenga qui a participé aux discussions. Des grands noms de la littérature camerounaise comme Patrice Nganang, Gaston Kelman ont également été de la partie.

Le panel présidé par Elikia M'Bokolo. A ses côtés, deux intervenants: Pr Koufan Menkene et Mlle Alvine Henry Assembe. Crédit image: Ulrich Tadajeu.
Le panel présidé par Elikia M’Bokolo. A ses côtés, deux intervenants: Pr Koufan Menkene et Mlle Alvine Henry Assembe. Crédit image: Ulrich Tadajeu.

Il ressort de ce festival intellectuel que Ibrahim Njoya, XVIIème de la dynastie Bamoun qui régna entre 1875 et 1933, est une grande figure de l’histoire Africaine parce qu’il portait un message et avait une vision. Il a déployé ce message et a mis en exécution sa vision dans des domaines variés. Nous pouvons citer entre autres les arts, la science, la culture, les savoir-faire et l’architecture.

Le panel dirigé par le Pr Matateyou. A ses côtés, de gauche à droite Patrice Nganang, Gaston Kelman et Ghozen. Crédit image: Ulrich Tadajeu.
Le panel dirigé par le Pr Matateyou. A ses côtés, de gauche à droite Patrice Nganang, Gaston Kelman et Salifou Mbémap Nji-Ghonzen. Crédit image: Ulrich Tadajeu.

A ce sujet, des communications comme celles du Professeur Owona ou d’Alvine Henry Ndy Assembe ont montré la contribution de Njoya à la promotion des droits de l’Homme. Ceci en libéralisant la vie publique à travers des édits en matière de droit pénal, en mettant également sur pieds un gouvernement structuré.

D’autres communications ont présenté Njoya comme un planificateur, un pharmacien. Bref, selon les participants, il a été le précurseur de la science moderne. Son attitude qui consistait à toujours vouloir innover fit de lui un inventeur de civilisation. Il a, dans ce sens, inventé une écriture : le Shumom. Cette écriture encore très peu connue montre que l’Afrique à la différence des idées reçues n’est pas exclusivement une civilisation de l’oralité. D’autres exemples comme la construction du palais de Foumban ont été relevés.

Une vue de l'amphi 100 où se déroulaient les travaux. Crédit image: Ulrich Tadajeu.
Une vue de l’amphi 100 où se déroulaient les travaux. Crédit image: Ulrich Tadajeu.

A travers toutes ces œuvres, Njoya cesse, selon les participants à ce colloque d’appartenir à l’Afrique. Il devient un patrimoine de l’humanité. L’immensité de son œuvre fait de ce créateur de civilisation un modèle pour l’humanité entière.

Il fallait donc organiser ce colloque afin que l’historiographie africaine explore davantage son œuvre mais, mieux, pour faciliter une meilleure transmission et réappropriation de ses œuvres par la jeune génération qui cherche des repères.

C’est pour pérenniser ce vœux en le mettant en exécution que la déclaration de Yaoundé, fruit du colloque et datée du 28 Novembre 2013, recommande la création à l’Université de Yaoundé 1 d’une fondation universitaire Roi Njoya. Ce club de réflexion aura pour mission de promouvoir la recherche africaine sur l’œuvre et la pensée du roi Njoya ; il devra par ailleurs promouvoir la renaissance africaine à travers ses grandes figures.

C’est sur cette note d’espoir dans la mise en perspective de l’Afrique que le colloque s’est achevé. Les participants étant tous d’accord que Njoya, en inventant et en créant une civilisation, a été un précurseur de la renaissance Africaine. Il reste ainsi un modèle pour la jeunesse africaine.

 

NB : le titre de ce billet est inspiré du titre du premier panel du colloque de Yaoundé.

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