« Touche pas à mon anus ! Il est sacré! »
L’homosexualité est de plus en plus légalisé dans les pays occidentaux. Les dernier pays en date sont l’Angleterre et le pays de Galles en Europe. Cette actualité succède à une autre en Afrique: la pénalisation de l’homosexualité dans certains pays notamment l’Ouganda. Une loi a été en effet promulgué dans ce pays contre l’homosexualité. Face à cette loi, les pays occidentaux ont exercé des pressions économiques sur le pays de Yoweri Museveni comme ils le font d’ailleurs avec les pays africains qui s’écartent de leur vision du monde. C’est à croire qu’il n’y avait qu’une seule façon de penser la modernité. Et c’est pour réagir à ces pressions que le Pr Claude Abe, enseignant de sociologie politique à l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC) située dans la capitale politique du Cameroun, Yaoundé, a lancé le mouvement avec pour slogan «Touche pas à mon anus ! Il est sacré ! »
Dans un entretien qu’il a accordé à l’Hebdomadaire camerounais Intégration, n°133 du Lundi 24 mars 2014 et repris par le journalducameroun.com , il présente son mouvement comme une réaction au discours impérialiste occidentale qui veut, avec l’aide des médias, ériger l’homosexualité en droit de l’homme. Le mouvement vise donc à protéger cet organe sacré qu’est l’anus et qui entouré des « égards » et « interdits » comme il le déclare:
Il s’agit de défendre le droit à la différence de la société camerounaise contre le pseudo droit à la profanation et à la putréfaction humaine de quelques individus culturellement égarés car dans le contexte camerounais cet organe est sacré et, à ce titre, entouré d’un certain nombre d’égards et d’interdits de même que son utilisation est l’objet d’un contrôle de la part de la communauté car dangereux pour l’ordre social dont‐il contribue à la stabilité. Il est le médium de la communion entre l’individu, les forces de la nature, le cosmos, l’ordre de la création et la vie.
Ces pays aidés par les institutions internationales brandissent l’arme économique pour persuader les Etats africains de dépénaliser l’homosexualité. Le sociologue utilise les arguments sociologiques et démographiques pour justifier son mouvement. A ce sujet, il dit par exemple que « il ne faut surtout pas céder à ce chantage pour accepter de démocratiser l’usage d’un organe humain connu dans notre société uniquement pour ses aptitudes à expurger les déchets du corps plutôt qu’à recevoir une quelconque semence improductive », il poursuit « Aucun pays au monde n’a émergé sans une démographie forte ».
Il propose aux gouvernants camerounais de copier l’exemple chinois dans ses rapports diplomatiques. C’est-à-dire « parler de tout avec les partenaires étrangers sauf des sujets tel que la dépénalisation de l’homosexualité ». Le mouvement compte utiliser essentiellement la sensibilisation à travers les médias de masse pour atteindre ses objectifs. Après le passage sur les médias conventionnels, le Pr Abé compte imprimer des Tee-Shirts avec au dos le slogan » Touche pas à mon anus ! Il est sacré ! ». Lesquels tee-shirts seront arborés uniquement les vendredi. Car, la journée de vendredi est, selon le professeur, une journée où les gens ont moins de préoccupations professionnelles. Aussi, ce jour, les gens fréquentent les coins chauds et les tee-shirts peuvent attirer l’attention et produire l’effet escompté.
L’enseignant de sociologie invite enfin les pouvoirs publics et la société civile à prendre leurs responsabilités. Il s’agit pour les pouvoirs publics d’assumer » l’homophobie de la société camerounaise beaucoup plus clairement et ostensiblement afin que nul n’en ignore ». Ils doivent régulièrement citer la loi notamment la pénalisation de cet acte par le législateur. La société civile doit s’organiser pour protéger cette loi qui est l’émanation de la volonté générale de la société camerounaise exprimée par le législateur. Les jeunes doivent de leur côté travailler et ne pas céder à la facilité.
Claude Abé se distingue ainsi des autres intellectuels en choisissant son camp dans ce débat qui est de plus en plus d’actualité au Cameroun en particulier et en Afrique en général. Malgré la bonne volonté qu’on observe dans ses propos, le mouvement peut-il faire long feu? Aura-t-il le soutien nécessaire? Réussira-t-il à faire la part des choses entre les idées qu’ils défendent et la violence comme on l’a observé au Nigéria récemment? Finalement, le Cameroun en particulier et l’Afrique en général ont-ils les moyens de faire face aux pressions occidentales?
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