Nous sommes tous inégaux!
Aujourd’hui, c’est le Blog Action Day. Le thème de cette année c’est l’inégalité. A ce propos la société camerounaise est une société inégalitaire. Je ne sais pas pourquoi. Mais des indices le confirment. Je suis allé à une conférence récemment quelque part dans la ville de Yaoundé.
Lorsqu’un individu entrait, on lui demandait » qui êtes-vous monsieur ? » Ou alors « vous êtes là en tant que qui ? » Si vous faites partie de la haute société, si vous êtes une autorité connue ou si vous venez en tant que le frère, le cousin, l’ami de tel ou tel autre, on vous souhaite la bienvenue en vous accordant une place d’honneur. Cette attitude collective normalisée et acceptée par tous m’a permis de me poser la question : sommes-nous égaux ? Les institutions sociales n’inscrivent-elles pas l’inégalité dans notre esprit au point que nous les légitimions et acceptions cela comme norme?
Dans tous les milieux sociaux (stades, écoles, bars, salles de conférence…) et de plus en plus dans les églises, il y a la place, l’espace des riches et celui des pauvres. Dans les écoles, il y a l’école des riches et celle des pauvres. Même si riches et pauvres dans des cas exceptionnels peuvent se rencontrer aux répétitions. En général, le fils du riche a son répétiteur à domicile. Il y a certes des spécificités, mais ce sont des exceptions qui confirment la règle. Dans les stades, c’est la même chose. Il y a les places des hautes autorités, celles des basses autorités et enfin celles de ceux qui ne sont rien puisqu’ils ne sont ni issus du sang royal ni proches de celui-là. C’est la même réalité dans les salles de soutenance, dans les salles de conférences. A ce niveau, le décor est toujours hiérarchisé. Ceux qui sont des personnes ou parlent en tant que représentants de personnes ont les premières places. Les autres n’étant ni issus, ni proches de la royauté restent derrière. Au bar, c’est un peu différent. En fait, chacun s’assoit là où ses moyens le conduisent. Mais comme d’habitude, les poissons s’asseyent entre eux, les éléphants entre eux. Dans les rues, les riches roulent dans leur propre voiture, les pauvres vont dans les transports en commun. Les uns ont leurs quartiers, les autres ont également les leurs. En fait, d’une inégalité plus hard comme on a connu par le passé, on est passé à une inégalité soft. Celle-ci est admise par tous comme étant la norme.
Toutes les luttes sociales sont issues du fait que certains (les pauvres) veulent renverser l’ordre établi et d’autres (riches) veulent maintenir cet ordre en le reproduisant sur leurs descendants. La conséquence est que les riches et les pauvres n’échangent jamais ensemble. Et donc, chacun a son cadre de vie, il peut difficilement se lier d’amitié avec quelqu’un d’un rang social différent puisque tout les différencie et les éloigne. C’est la triste réalité. Je ne m’attends pas à ce que ça change vu que le corps social se retrouve dans ce cadre-à. Je constate juste que malgré les discours et autres vœux pieux, nous sommes condamnés à être inégaux.
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