Ulrich Tadajeu

Personne ne choisit de naître Blanc ou Noir, disons non au racisme

Le 16 octobre dernier, on célébrait la blogAction day. Il s’agissait pour les blogueurs de toute la planète de mener une action qui peut influencer la vie des Hommes. Le thème de cette année portait sur les droits de l’Homme.

N’ayant pas pu rédiger un billet ce jour, je me rattrape à travers celui-ci. Il est question d’aller en guerre contre une pratique de plus  en plus récurrente et qui plombe sérieusement les droits de l’homme notamment l’égalité : le racisme.

Après avoir présenté certains actes de racisme recensés ces derniers mois, je me permettrai de tirer quelques leçons.

Non au racisme.
Non au racisme. Crédit photo: egliseunielapasserelle.blogspot.com

La déclaration sur la race et les préjugés raciaux de l’UNESCO adoptée en 1978 considère entre autres manifestations du racisme les « comportements et les pratiques discriminatoires » liés aux préjugés raciaux. Il s’agit clairement de juger un être humain par sa race. Ou encore de proférer à individu des insultes liées à sa race.

En juillet dernier, aux Etats-Unis, Georges Zimmermann après avoir tiré sur le jeune trayvon Martin en 2012, a été acquitté par la justice de sanford en Floride. Une vague de manifestations s’en est suivi aux Etats-Unis. Les manifestants s’insurgeaient contre une justice raciste comme l’indique cette photo :

Manifestations en la mémoire de Trayvon Martin aux USA par Keth Ivey via Flickr
Manifestations en la mémoire de Trayvon Martin aux USA par Keth Ivey via Flickr

En juillet également, un reportage de la chaine française France 24 fait allusion aux pratiques discriminatoires au Maroc notamment dans l’acquisition des appartements. Il est même inscrit devant certains appartements la phrase suivante :« il est strictement interdit de louer les appartements aux africains ».

Affiche d'un immeuble de Casablanca. Crédit photo: cameroonvoice.com
Affiche d’un immeuble de Casablanca. Crédit photo: cameroonvoice.com

Au mois de septembre, la ministre italienne de l’intégration, Cécile Kyenge, née au Congo, essuie des insultes racistes proférées à son endroit par Roberto Calderoli. Le sénateur de la ligue du nord déclare ce qui suit :

Cécile Kyenge fait bien d’être ministre, mais peut-être devrait-elle le faire dans son pays. Je me console quand je surfe sur Internet et que je vois les photos du gouvernement. J’aime les animaux, mais quand je vois les images de Kyenge, je ne peux m’empêcher de penser à des ressemblances avec un orang-outan, même si je ne dis pas qu’elle en soit un.

La ministre italienne de l'intégration Cécile Kyenge. Crédit photo: thelondoneveningpost.com
La ministre italienne de l’intégration Cécile Kyenge. Crédit photo: thelondoneveningpost.com

Enfin, la ministre française de la justice Christiane Taubira a été comparée à un singe en milieu de semaine dans un photomontage par Anne Sophie Leclerc, candidate du Front National aux élections législatives de 2012 dans la 1re circonscription des Ardennes. Cette dernière a publié le photomontage en question sur son compte facebook avant de le retirer sur conseil de son entourage. Jeudi, elle est revenue à la charge en déclarant sur France 2:  «  je préfère la voir dans un arbre après les branches que la voir au gouvernement comme ça… Elle débarque comme ça… c’est une sauvage quoi ».

Photomontage de Anne Sophie Duclerc assimilant Christiane Taubira  au singe.  Compte twitter de Christiane Taubira.
Photomontage de Anne Sophie Duclerc assimilant Christiane Taubira au singe. Compte twitter de Christiane Taubira.

Certains journalistes ont d’ailleurs assimilé le cas de Christiane Taubira à celui de Cécile Kyenge en Italie. Même si quelques fois, les autorités sont montées au créneau pour dénoncer ces pratiques discriminatoires, la récurrence montre que le racisme reste encré dans certains imaginaires en plein 21ème siècle.

Christiane Taubira lors du forum des idées d'outremer, Avril 2011 par Parti Socialiste via Flickr
Christiane Taubira lors du forum des idées d’outremer, Avril 2011 par Parti Socialiste via Flickr

L’humanité a-t-elle besoin de tels actes ?  Non. Bien au contraire. Les préjugés raciaux sont non conformes à l’espèce humaine qui est une, mais diversifiée. Comme l’indiquent la majorité des combats jusqu’ici menés mais surtout les déclarations qui en ont résulté, les hommes sont de la même souche et devraient converger tous vers la fraternité universelle.

La déclaration citée plus haut sur les préjugés raciaux déclare en son article premier que : « Tous les êtres humains appartiennent à la même espèce et proviennent de la même souche. Ils naissent égaux en dignité et en droits et font tous partie intégrante de l’humanité. » C’est dire que l’humanité existe. Les enfants de cette humanité sont les Hommes qui sont tous des frères. Ce qui les caractérise c’est l’égalité. Encore que personne ne choisit de naître Africain, Asiatique ou Américain; Blanc, Noir ou jaune. C’est un don sacré. Il est de ce fait déplorable de transformer cette diversité créatrice et avantageuse en cacophonie.

Le racisme empêche  que l’égalité soit vécue, il plombe la créativité parce que les hommes ne sont plus jugés par leur compétence mais par la couleur de leur peau. Il crée des divisions au sein de la famille humaine universelle. C’est la raison pour laquelle les comportements observés jusqu’ici sont à condamner. Parce que ni Georges Zimmerman, ni Trayvon Martin, ni Anne Sophie Leclerc, ni Christiane Taubira, encore moins Cecile Kyenge n’ont choisi de naître blancs ou noirs. Ils sont nés ainsi et c’est le même sang rouge qui coule dans leurs veines respectives.

Pour en finir  avec de telles pratiques, les Hommes que nous sommes devrons apprendre à vivre la tolérance en acceptant l’autre tel qu’il est, avec ses qualités et ses défauts. Sans chaque fois vouloir l’assimiler  ou le comparer à nous. Cela passe par un dialogue avec l’autre qui commence par  l’écoute, ensuite l’échange et enfin l’émerveillement . Ainsi, nous pourrons transformer  « la cacophonie actuelle de notre monde en merveilleuse symphonie de fraternité » comme le disait Martin Luther King.

Parce que nous sommes tous égaux en tant qu’Hommes, peu importe notre race, à travers ce billet, je dis non au Racisme et oui à l’égalité et à la fraternité entre les Hommes.

 


Les traditions orales, une chance pour l’Afrique

Dix ans après la signature de la convention sur le patrimoine immatériel (17 octobre 2003), je me propose de revenir dans ce billet sur la réelle signification de ce type de patrimoine pas très connu du grand public. Ensuite, j’analyse les enjeux pour l’Afrique d’un aspect de ce type de patrimoine à savoir les traditions orales .

 

Logo de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Crédit photo: unesco.org
Logo de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Crédit photo: unesco.org

 

Réunie à Paris du 29 septembre au 17 octobre 2003 en sa 32e session, la conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la Science et la Culture (UNESCO) a adopté en séance plénière la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Mais c’est  en 2006, après la ratification du trentième Etat, la Roumanie que la convention est entrée en vigueur. Il s’est tenu  par la suite, en juin 2006, la première assemblée générale suivie de l’élection du premier comité intergouvernemental. Depuis son adoption, l’UNESCO recense près de 150 Etats parties à la convention et 156 ONG. Ce pan caché du patrimoine culturel a réussi ainsi à s’imposer. Mais qu’est-ce que réellement le patrimoine culturel immatériel? Que peut la tradition orale pour l’Afrique ?

Longtemps considéré comme exclusivement matériel, le patrimoine culturel revêt une dimension immatérielle. Celle-ci peut être définie comme l’ensemble des expressions culturelles et vivantes héritées de nos ancêtres et transmises aux générations futures. De manière pratique, le patrimoine culturel immatériel se décline en cinq domaines clés. Les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel ;  les arts du spectacle composés de la musique, la danse et le théâtre, la pantonimie, la poésie chantée ; les pratiques sociales, rituels et évènements festifs ; les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers et enfin les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.

Le patrimoine culturel immatériel étant défini, nous allons revenir sur le cas des traditions orales en Afrique.

Lorsqu’on parle de traditions et expressions orales, il s’agit des formes parlées extrêmement variées, comme les proverbes, énigmes, contes, comptines, légendes, mythes, chants et poèmes épiques, incantations, prières, psalmodies, chants ou représentations théâtrales, qui sont utilisées pour transmettre des connaissances, des valeurs culturelles et sociales et une mémoire collective. Les traditions orales représentent au moins trois enjeux pour l’Afrique.

Premièrement, en étant l’une des sources crédibles de l’histoire africaine, elles permettent aux Africains de se connaitre. Etant issue d’une longue tradition de l’oralité, la majorité des récits sur l’Afrique et qui aiderait à connaitre le passé de ce continent sont consignés dans les bibliothèques que sont les traditions orales. Il s’agit essentiellement des griots, des joueurs de Mvet, des Dyelli, des légendes, des mythes, des épopées mais surtout des vieillards. C’est la raison pour laquelle l’un des plus grands historiens du siècle précédent, Joseph Ki-Zerbo, aimait à dire qu’en Afrique, les sources orales sont un musée vivant. Certainement, parce qu’elles représentent un lieu de fouille et de connaissance sur l’Afrique. Qu’on soit clair, les sources orales ne sont pas les traditions orales. Mais les traditions orales sont un pan des sources orales. C’est donc par ces traditions orales que le continent est connu. Plus encore, il est connu de l’intérieur.

Edoua Ada luc, joueur de Mvet. Crédit photo: coins.delcampe.net
Edoua Ada luc, joueur de Mvet. Crédit photo: coins.delcampe.net

 

Deuxièmement, les traditions orales comme définies plus haut permettent de faire la connaissance du continent africain de l’intérieur. Il est clair que depuis plusieurs siècles, l’Afrique n’a jamais parlé d’elle-même, ni à elle, ni au monde. Elle a toujours été définie par quelqu’un d’autre en fonction des fantasmes, des ambitions et des représentations de ce dernier. Les traditions orales, parce qu’elles entrent au plus profond de l’être africain, permettent de renouveler ce regard d’antan, d’approcher l’Afrique et l’Africain de façon différente. C’est l’un des grands mérites des traditions orales. Non pas de renouveler l’Afrique, mais de renouveler la manière de lire et de regarder le continent africain. C’est dans cette optique que le dialogue culturel sera effectif.

Se connaissant et étant connu par l’autre à travers les traditions orales, le dialogue entre ces deux entités (l’Africain et l’étranger) sera désormais effectif. Il ne sera plus question de voir avec des lunettes complètement étrangères. Mais d’entrer dans son biotope pour le connaître, le comprendre, être tolérant, s’émerveiller mais surtout dialoguer avec lui. La réelle diversité culturelle, vécue. Mais, une telle réalité ne sera effective que lorsque les Africains, eux-mêmes, auront compris la nécessité de se parler pour se connaître eux-mêmes, de parler au monde pour que le monde les connaisse afin de faire chemin avec le monde sans être abusée, ni pillée.

Alors, l’Afrique doit se mettre à l’école de la préservation, de la sauvegarde mais surtout de la vulgarisation de son patrimoine culturel immatériel notamment des traditions orales afin que celles-ci deviennent réellement une chance pour le continent.

It’s possible!


Législatives 2013 au Cameroun, le RDPC reste maître du jeu à l’Assemblée nationale

Dans ce billet, je présente la carte législative du Cameroun qui devrait être officialisée au courant de cette journée. Le constat est clair : le RDPC reste le maître du jeu au Cameroun.

 

Une vue de l'entrée de l'assemblée nationale du Cameroun. Crédit photo: journal.rdpcpdm.cm
Une vue de l’entrée de l’Assemblée nationale du Cameroun. Crédit photo : journal.rdpcpdm.cm

 

Le verdict final de l’élection législative qui s’est tenue le 30 septembre dernier au Cameroun sera connu ce jour. Comme le prévoient les textes de loi, ces résultats transmis à la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel par la Commission nationale de recensement général de vote (Cnrgv) et seront promulgués. Ils devraient, sauf miracle, consacrer une fois de plus l’hégémonie du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, sur la scène politique.

Mais, depuis quelques jours, des listes circulent sur la Toile. Lesquelles listes présentent l’identité des 180 députés. Elles ont été confirmées par cet article du quotidien privé camerounais Le Messager repris par le site Cameroonvoice. Portant l’estampille du journaliste Rodrigue Ntongue, cette dernière liste serait selon lui la liste officielle transmise par la Commission nationale de recensement général de vote. Aussi, il a daigné prendre en compte le verdict du contentieux postélectoral qui n’aura finalement pas produit « grand effet sur les chiffres du recensement général ».

De cette liste, il ressort que le RDPC reste le seul maître du jeu politique au Cameroun. Certes, il perd quelques sièges au profit des partis comme l’Union des populations du Cameroun (UPC) ou encore le Mouvement de la renaissance du Cameroun (MRC). Mais, le parti de la flamme s’en sort avec une majorité absolue soit exactement 148 députés sur les 180 attendus.

La MRC, jeune parti, fait son entrée à l’Assemblée nationale avec un siège glané du côté de Douala dans la circonscription électorale de Wouri-Est. Les autres partis qui devraient occuper l’hémicycle au cours de la législature prochaine sont : le Social Democratic Front (SDF) avec 18 sièges disséminés dans quatre régions du pays (Littoral, Nord-ouest, Ouest et Sud Ouest), l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) qui s’arroge 5 sièges dans trois régions (Nord, Extrême-Nord et Amadoua). L’Union démocratique du Cameroun (UDC) obtient 4 sièges uniquement dans la région de l’Ouest, plus précisément dans la circonscription électorale du Noun-Centre. L’Union des populations du Cameroun (UPC) qui fait son retour à l’hémicycle glane 3 sièges dans la région du centre exclusivement : circonscription électorale du Nyong et Kelle. Les deux derniers partis s’en sortent chacun avec un siège. Le MRC évoqué plus haut et le Mouvement démocratique pour la défense de la République (MDR) qui obtient son siège du côté de l’extrême Nord, dans la circonscription électorale du Mayo Danay Sud.

Avec une assemblée totalement favorable et ayant obtenu un score de près de 80 % à l’élection présidentielle de 2011, Paul Biya, président de la République du Cameroun devrait gouverner sans couacs au cours des prochaines années. Sauf cas de force majeure, le RDPC restera maître du jeu à l’Assemblée nationale, car le parti au pouvoir est le seul à obtenir des sièges dans toutes les régions du pays. Le RDPC est-il trop fort ? ou est-il favorisé par un jeu politique mal arbitré ? Des analyses à suivre dans nos prochains billets.


Les blogueurs camerounais passent du virtuel au réel

A la faveur de leur première assemblée générale lundi dernier à Douala, les blogueurs camerounais ont décidé de passer du virtuel au réel afin de renforcer la cohésion au sein du mouvement.

 

Vue d'ensemble de l'Assemblée générale. Crédit photo: Cynthe Ibohn
Vue d’ensemble de l’Assemblée générale. Crédit photo: Cynthe Ibohn

 

 

Tout a débuté par un communiqué sur le groupe Facebook des blogueurs camerounais. Un communiqué signé de Florian Ngimbis et repris par René Jackson qui invitait tous « les blogueurs camerounais se sentant l’envie et la possibilité de faire le déplacement » à se rendre à l’assemblée générale du collectif des blogueurs camerounais à Douala au domicile de René Jackson Nkowa le lundi 14 octobre à 15h.  Trois points étaient inscrits à l’ordre du soir à savoir – Adoption du statut et éventuellement d’un règlement intérieur, Vote d’un bureau exécutif et Coupage d’une castel non glacée (point très important). La rencontre se faisait aussi via les réseaux sociaux à travers le hashtag #AGCBloggersCM sur facebook et twitter. Le choix de Douala ne s’est pas fait au hasard comme l’indique le communiqué. La majorité des blogueurs camerounais résident dans la capitale économique de notre pays.

Lundi 15 octobre, c’est finalement autour de 16h15 que la réunion débute par une séance photo et une prière dirigée par René Jackson Nkowa. Après, ce fut la lecture et l’adoption des statuts. Les missions principales du CBC ont été définies : blogging, formation et production du contenu. Les caractéristiques d’un blogueur camerounais sont connues : avoir un blog et Produire du contenu régulièrement. Comme le prévoyait l’ordre du jour, le tout Premier bureau exécutif a été élu pour un mandat de 24 mois renouvelable une fois. Il est constitué de Florian Ngimbis comme Président ; Gaelle Tjat Bass occupe le poste de Vice-Président. Le Secrétaire Général  se nomme Franky willy et sera assisté par Nelson Simo comme Secrétaire Général adjoint. René Jackson, battu par Florian au poste de président, gagne celui de trésorier. C’est ce qui ressort de ce tweet:

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Étant en ligne comme Nelson Simo d’ailleurs, Achille Kmel n’a pas hésité à poser sa candidature au poste de commissaire aux comptes en ces termes :

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A défaut d’être élu commissaire aux comptes numéro 1, il a été élu commissaire au compte N°2. Il secondera ainsi le Commissaire aux comptes numéro 1 Samuel Victor Yabi. Enfin, la seconde fille du bureau, Leelipopdotcom. Elle occupe le poste de censeur.

 

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Cette première rencontre devait poser les jalons d’une «  association physique allant dans le sens de renforcer la cohésion au sein du mouvement ». Mission est désormais accomplie. Le collectif des blogueurs camerounais a fait d’une pierre deux coups. Les jalons ayant été posés, ils ont aussi fait l’expérience de la démocratie numérique (candidature en ligne via les réseaux sociaux), la vraie. Reste maintenant de juger le maçon aux pieds du mur à travers les actions qui doivent être posées. A 20h, les 21 blogueurs se sont séparés. Les 12 qui étaient en ligne ont pris leur route et les 9 en salle sont allés épuiser l’ordre du soir autour d’une castel non glacée.

Globalement, ce fut une soirée historique et prometteuse pour l’avenir du web en Afrique à partir du Cameroun. A l’heure de l’explosion d’internet, il était temps que le collectif des blogueurs camerounais passe du virtuel au réel pour relever les défis qui s’imposent. C’est désormais fait. Il reste actuellement aux autres blogueurs camerounais disséminés aux quatre coins du monde d’accompagner cette équipe dans les missions qu’elle s’est assignée.

 

Together, we can!

 


CPI : l’Afrique ne doit pas se retirer

 

Bâtiment abritant la Cour pénale internationale à la Haye aux Pays-Bas

Bâtiment abritant la Cour pénale internationale à la Haye aux Pays-Bas. Crédit photo: sanfinna.com

Depuis quelques mois maintenant, la Cour Pénale Internationale (CPI) est à couteaux tirés avec les dirigeants africains. Ces derniers taxent le tribunal international de partial et donc de néocolonial. Ce d’autant plus que les pays comme les Etats-Unis ou encore Israël n’ont pas ratifié le statut de Rome créant cette cour et adopté en 1998.  Aussi le couple israélo-américain engagé dans plusieurs conflits depuis la création de cette cours n’a jamais été interpelé.  L’Afrique est à couteaux tirés surtout parce que, depuis la création de cette juridiction internationale, la plupart des dirigeants interpelés sont des dirigeants africains. La Cour a mis en accusation 27 Africains originaires de sept pays. On pourrait donc se demander si la CPI n’est pas en train de se transformer en un tribunal occidental établi pour juger les crimes africains contre l’humanité ? Dans ce sens, est-elle un instrument de néocolonialisme ?

Certains analystes estiment de ce fait que la CPI est un instrument de recolonisation de l’Afrique. Pratiquement, condamner les leaders « nationalistes » africains permettrait aux puissances économiques et politiques qu’elle sert et qui les finance de déstabiliser l’Afrique, de mettre hors d’état de nuire les dirigeants « têtus » afin de piller les ressources. De son côté, la CPI se défend en évoquant deux arguments : premièrement, la CPI est sollicitée par les Etats africains avant de lancer les enquêtes sur des crimes commis ; deuxièmement, la CPI se dit être au service du peuple africain, victime majoritaire des dictatures, des conflits et des autoritarismes odieux. Certains Africains proposent comme voie de sortie de crise la création d’une juridiction africaine pour juger les Africains. Pour revenir à une sorte « d’Afrique aux Africains ».

Mais le peuple africain, victime majoritaire des conflits sur le continent, peut-il s’en sortir sans une juridiction incontrôlable par les présidents et dirigeants africains ? La colonisation de l’espace politique, économique et social par un groupe de personne minoritaire au détriment de la majorité dans la majorité des pays africains impose qu’une juridiction supra-africaine arbitre le jeu. Certains disent que les Africains doivent se juger eux-mêmes. Mais c’est impossible dans la mesure où les systèmes politiques africains tournent autour d’un leader central qui contrôle tout. Ce leader qui pille ses frères depuis la fin officielle de la colonisation est un héritier même indirectement du colon. Alors, essayer d’intenter un procès à son endroit serait un crime de lèse-majesté et, de ce fait, un renvoi au chômage. Puisque tout vient de lui et tout va vers lui. Que deviendra le peuple africain ? Je n’ose pas imaginer. Une bouillie prête à être bue. Des corps sans vie qui n’ont que le choix entre partir et périr, partir ou périr.

Même si la CPI est partiale, les dirigeants africains ne doivent pas s’y retirer. Qu’ils trouvent une autre solution.  Mettre la pression, faire du lobbying, entamer des négociations afin que la CPI jette un regard sur d’autres conflits, d’autres dans le monde, sur d’autres dictateurs ; rebaptiser la CPI.


Mondoblog : Je partagerai des idées neuves mais pas définitives sur l’Afrique afin de susciter l’espoir

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logo de Mondoblog. crédit photo: le blog de Behem

Après une tentative ratée l’année dernière, cette année a été la bonne. Je me suis présenté avec succès au concours Mondoblog 2013. Je fais désormais partie de cette grande famille. On les appelle mondoblogueurs mais je les appelle « génération 2.0 » . Heureux,  je le suis. Voici quelques mots qui traduisent mes idées phares ce dont il sera question sur ce blog.

Le savoir : le savoir sur l’Afrique et la monde c’est-à-dire la connaissance et la production des idées neuves sur le continent dans le monde. Parler de savoir ou produire le savoir pour comprendre les sociétés et proposer des réponses aux questions qu’elles se posent. En ce sens, l’Afrique en a grand besoin si elle veut s’inscrire de manière originale dans le futur.

Le partage : à quoi sert le savoir s’il n’est pas partagé et mis au service du plus grand nombre ? Dans l’optique de combattre l’ignorance mais surtout d’éveiller les consciences.  Les uns et les autres pourront ainsi se faire une idée de la réalité et envisager des perspectives pour le futur. Le partage revêt aussi une dimension culturelle qui invite au partage des singularités qu’on pourrait aussi appeler dialogue interculturel.

Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) : les TIC sont la grande innovation de notre temps. Elles permettent aux jeunes du monde de se définir une nouvelle identité à savoir l’identité numérique  et de la surveiller.  Le développement de l’Afrique se fera avec les TIC ou il ne se fera jamais. C’est le lieu par excellence du partage du savoir.

L’Afrique : c’est le continent qui m’a vu naître, qui m’a bercé et  me voit grandir.  C’est un continent complexe parce qu’il est riche- pauvre. Riche  en matières premières, en idées et en atouts divers avec notamment une population jeune et dynamique. Pauvre parce que les populations ne bénéficient  pas du fruit de cette richesse. Les conditions de vies sont mauvaises. Les rêves se noient le plus souvent dans un océan de désespoir.

Je partagerai des idées neuves (notes) mais pas définitives sur l’Afrique afin de susciter de l’espoir et montrer que, malgré tout, il faut croire et se donner les moyens de bousculer les certitudes jusque-là établies.